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Réglage

D'après Amnesty International, les autorités françaises ont restreint de manière excessive et illégitime le droit de manifester

Paris, 24 avril, AZERTAC

D'après Amnesty International, les autorités françaises ont restreint de manière excessive et illégitime le droit de manifester. L'organisation dénonce notamment les arrestations, les interdictions de manifestation et l'usage de la force lors de divers événements tels que les mobilisations contre les réformes des retraites, le projet de mégabassines à Sainte-Soline, et même lors du conflit à Gaza. Dans son rapport annuel publié le 24 avril, Amnesty International accuse les autorités françaises d'avoir imposé à plusieurs reprises des restrictions démesurées, inappropriées et illégitimes du droit de manifester.
L'ONG rapporte un grand nombre d'arrestations de manifestants au cours de l'année précédente, avec la confiscation arbitraire d'équipements de sécurité, de banderoles, de haut-parleurs, et d'autres objets. Elle critique également les interdictions de manifestations émises par certaines autorités locales, invoquant des risques pour l'ordre public lors de diverses mobilisations. Amnesty condamne particulièrement l'ordre donné par le ministre de l'Intérieur en octobre d'interdire toute manifestation de solidarité avec la Palestine, considérant cela comme une atteinte disproportionnée et discriminatoire au droit de réunion pacifique. En outre, l'organisation dénonce l'utilisation de la force, notamment le recours au matraquage aveugle, pour disperser les manifestations, que ce soit contre le projet de mégabassines à Sainte-Soline ou contre la réforme des retraites.
Amnesty International dénonce également des actes de vandalisme et de violence à caractère raciste, xénophobe ou anti-LGBTI, observés l'année dernière, ainsi qu'un racisme et une discrimination religieuse persistants en France, notamment à l'égard des femmes et des jeunes filles musulmanes. Elle critique en particulier l'interdiction, à la rentrée scolaire 2023, du port de l'abaya et du qamis dans les établissements scolaires publics, déplorant le refus d'accès à l'éducation et la discrimination qui en résultent pour de nombreuses jeunes filles musulmanes. Enfin, Amnesty International dénonce un racisme institutionnel et systémique qui se manifeste à travers des contrôles d'identité discriminatoires envers les hommes et les jeunes hommes noirs ou arabes, et estime que le plan national de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine, présenté en janvier par le gouvernement, n'a pas répondu adéquatement à ce problème, ni même reconnu son existence.

Monde 2024-04-24 16:46:00