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Réglage

Un rapport de l’OMM fait état de l’aggravation des effets du temps et du climat

Bakou, 19 mars, AZERTAC

Selon une nouvelle édition du rapport sur l’état du climat mondial publiée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les indicateurs significatifs du changement climatique d’origine anthropique par l’homme ont atteint de nouveaux sommets en 2024, certaines des conséquences étant irréversibles sur des centaines, voire des milliers d’années. Ce rapport met également en évidence les bouleversements économiques et sociaux massifs provoqués par les phénomènes météorologiques extrêmes.
Les auteurs du rapport confirment que 2024 est probablement la première année civile où la température moyenne mondiale dépasse de plus de 1,5 degré Celsius (°C) les valeurs préindustrielles, avec une température moyenne à la surface du globe supérieure de 1,55 ± 0,13 °C à la moyenne de la période 1850-1900. L’année 2024 décroche la première place des années les plus chaudes jamais observées en 175 ans.
Les conclusions du rapport phare de l’OMM sont les suivantes:
La concentration atmosphérique de dioxyde de carbone n’a jamais été aussi élevée en 800 000 ans.
Au niveau mondial, chacune des dix dernières années fait partie des dix années les plus chaudes jamais enregistrées.
Chacune des huit dernières années a établi un nouveau record en matière de contenu thermique de l’océan.
C’est au cours des 18 dernières années que l’on a observé les 18 étendues de glace de mer arctique les plus faibles.
Les trois étendues de glace antarctique les plus faibles ont toutes été enregistrées ces trois dernières années.
La plus importante perte de masse glaciaire triennale jamais enregistrée s’est produite ces trois dernières années.


Le taux d’élévation du niveau de la mer a doublé depuis le début des mesures satellitaires.
«Notre planète émet davantage de signaux de détresse, mais ce rapport montre qu’il est encore possible de limiter l’augmentation de la température mondiale à long terme à 1,5 °C. Pour y parvenir, les dirigeants doivent renforcer les mesures en tirant parti des avantages que présentent les énergies renouvelables propres et bon marché pour leurs populations et leurs économies, dans le contexte des nouveaux plans nationaux sur le climat attendus cette année», a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres. 
«Une seule année de réchauffement supérieur à 1,5 °C ne signifie pas que les objectifs de température à long terme figurant dans l’Accord de Paris sont hors d’atteinte, mais elle constitue un signal d’alarme nous alertant de l’augmentation des risques pour nos vies, nos économies et la planète», a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM, Mme Celeste Saulo.
Selon ce rapport, grâce à une série de méthodes, on estime à présent que le réchauffement mondial à long terme constitue un dépassement de 1,34 à 1,41 °C du niveau de référence de la période 1850-1900. Il est à noter toutefois qu’il existe des plages d’incertitude dans les statistiques sur les températures mondiales.
Une équipe d’experts internationaux de l’OMM approfondit actuellement cette question afin de garantir un suivi cohérent et fiable de l’évolution de la température mondiale à long terme, en accord avec la démarche du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Quelle que soit la méthodologie utilisée, chaque fraction de degré de réchauffement a son importance et augmente les risques et les coûts pour la société.
Les records mondiaux de température observés en 2023 puis battus en 2024 sont principalement dus à l’augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre, associée au passage d’un épisode La Niña, qui induit un refroidissement, à un épisode El Niño, qui entraîne un réchauffement. Selon ce rapport, plusieurs autres facteurs peuvent avoir contribué à ces sauts de température inhabituels et inattendus, notamment des modifications du cycle solaire, une éruption volcanique massive et une diminution des aérosols ayant un effet refroidissant.
La question des températures est à replacer dans une perspective beaucoup plus large.
«Les données pour 2024 montrent que nos océans ont continué à se réchauffer et que le niveau de la mer a continué à monter. Les zones gelées de la surface de la Terre, connues sous le nom de cryosphère, fondent à un rythme alarmant: les glaciers continuent de reculer et la glace de mer antarctique a atteint son deuxième niveau le plus faible jamais enregistré. Parallèlement, les conditions météorologiques extrêmes continuent d’avoir des conséquences dévastatrices dans le monde entier», a expliqué Mme Saulo.
Les cyclones tropicaux, les inondations, les sécheresses et d’autres aléas survenus en 2024 ont entraîné le plus grand nombre de nouveaux déplacements jamais enregistré en 16 ans. Ils ont contribué à aggraver les crises alimentaires et causé des pertes économiques massives.
«De ce fait, l’OMM et la communauté internationale redoublent d’efforts pour renforcer les systèmes d’alerte précoce et les services climatologiques, afin d’aider les décideurs et la société dans son ensemble à mieux résister aux conditions météorologiques et climatiques extrêmes. Nous progressons, mais nous devons aller plus loin plus vite. Seule la moitié des pays du monde dispose de systèmes d’alerte précoce adéquats. Cette situation doit changer», a insisté Mme Saulo.
«Il est plus important que jamais d’investir dans les services météorologiques, hydrologiques et climatologiques pour relever les défis actuels et bâtir des collectivités plus sûres et plus résilientes», a-t-elle précisé.
Ce rapport se fonde sur les contributions scientifiques de Services météorologiques et hydrologiques nationaux, des centres climatologiques régionaux de l’OMM, de partenaires du système des Nations Unies et de dizaines d’experts. Il comprend des encadrés sur la surveillance de la température mondiale dans le cadre de l’Accord de Paris et sur la compréhension des anomalies de température de 2023 et 2024. Il contient des suppléments sur les services climatologiques et sur les conditions météorologiques extrêmes.
Ce rapport fait partie d’une série de rapports scientifiques publiés par l’OMM pour éclairer la prise de décisions. Sa publication s’inscrit dans la perspective de la Journée mondiale des glaciers (21 mars), de la Journée mondiale de l’eau (22 mars) et de la Journée météorologique mondiale (23 mars).
Représentation de trois méthodes servant à établir une estimation actualisée du réchauffement climatique actuel en 2024, comparées à la méthode employée par le GIEC au cours du sixième cycle d’évaluation, qui se fonde sur les moyennes des 10 années précédentes et est représentative du réchauffement jusqu’en 2019. La meilleure estimation donnée par chaque méthode est représentée par une ligne verticale foncée, et la plage d’incertitude par une zone ombrée. (OMM)

Monde 2025-03-19 15:39:00