Bakou, 19 mars, AZERTAC L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a dû procéder à d’importants ajustements structurels concernant son siège à Genève mais aussi ses missions dans le monde entier afin de s’adapter à une nouvelle réalité financière due à une réduction sans précédent de 30 % du financement estimé pour l'année, et notamment à une diminution importante des projets financés par les États-Unis dans le monde entier. Cette baisse de financement a de graves répercussions sur les communautés de migrants vulnérables, exacerbant les crises humanitaires et bouleversant les systèmes essentiels d’aide aux populations déplacées. En outre, ces ajustements comprennent la réduction ou l'arrêt de projets sur lesquels travaillaient plus de 6 000 personnes dans le monde entier et le réalignement structurel du siège, devant réduire ses effectifs d'environ 20 % (affectant plus de 250 personnes). Ces mesures ont été prises afin que l'OIM puisse continuer à fournir une aide humanitaire vitale aux migrants et aux communautés vulnérables du monde entier, à trouver des solutions pour les populations déplacées et à aider les gouvernements du monde entier à gérer les migrations afin qu’elle soit bénéfique aux sociétés et aux migrants. L'OIM fonctionne selon un modèle de financement au projet, établi par ses États membres, qui lui permet de répondre aux besoins humanitaires mondiaux avec flexibilité, agilité et réactivité. L’arrêt du financement de projets spécifiques peut avoir des conséquences très vastes, en particulier pour les communautés vulnérables qui n'ont souvent que très peu d'autres possibilités de soutien. Nécessairement, les ressources permettant de financer le personnel du siège et dans nos différentes missions nationales sont également suspendues. La priorité de l'Organisation est de rester au service des populations vulnérables dans le monde entier malgré la réduction des ressources financières. Afin de continuer à remplir sa mission au mieux, l'Organisation a décidé de transférer des postes dans des missions nationales et des bureaux régionaux moins coûteux, de rationaliser le personnel et d’identifier les possibilités de mieux coordonner son travail avec d'autres acteurs humanitaires. Ces décisions ont été communiquées à nos États membres et ont été prises conformément aux efforts de réforme budgétaire adoptés par notre Conseil en 2022. Nous espérons que ces changements nous permettront de limiter les coûts et de développer le soutien à l'échelle mondiale pour fournir une aide humanitaire essentielle dans les crises qui surviennent dans le monde entier. Ces adaptations nécessaires permettront également à l'Organisation de développer de nouvelles formes de financement, de continuer à superviser et à rendre des comptes, et de rationaliser les opérations à mesure de son évolution, afin de surmonter les défis actuels, tout en s’appuyant avec fierté sur son histoire. Tout au long de ce processus, l'OIM veille en priorité à atténuer les risques pour le personnel et les opérations en s’assurant que les réductions soient appliquées de manière stratégique, que les dirigeants des équipes concernées soient consultés et que l'assistance sur le terrain reste protégée, tout en s'efforçant de renforcer la viabilité à long terme. Nous sommes conscients des répercussions que ces décisions auront sur les collègues qui ont consacré de nombreuses années à l'OIM et qui perdront leur emploi. Nous remercions profondément le personnel, actuel et passé, pour son dévouement et son soutien, et pour son travail sans relâche au service des migrants et des communautés déplacées dans le monde entier. Nous savons que nos collègues partagent notre engagement à servir certaines des populations les plus vulnérables du monde lorsqu’elles traversent des crises. Les membres du personnel de l'OIM représentant le meilleur du service public, nous regrettons profondément de les perdre. À l'heure où les conflits, les catastrophes climatiques et l'instabilité économique entraînent des niveaux records de déplacement, la migration n'est pas une question secondaire, elle est au cœur de la sécurité, de la stabilité et du développement durable à l'échelle mondiale. Le monde connaît des niveaux de déplacement historiques, et pourtant, les fonds destinés à résoudre les causes profondes de ces déplacements diminuent. La communauté internationale ne doit pas négliger la gouvernance des migrations. La lutte contre les déplacements forcés, les catastrophes climatiques et la mobilité n'est pas seulement un impératif humanitaire, elle est également essentielle à la stabilité mondiale future. Malgré ces défis, l'OIM reste fidèle à sa mission et veille à ce que la migration et les déplacements restent au centre des discussions politiques mondiales. Le monde ne peut pas se permettre de regarder ailleurs alors que les besoins augmentent et que les ressources diminuent. L'OIM continuera à travailler en étroite collaboration avec les États membres, les donateurs et les partenaires afin de soutenir les opérations humanitaires essentielles, de militer pour des solutions à long terme et de veiller à ce que la migration reste une priorité dans la réponse mondiale aux crises actuelles.