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Réglage

France : Benjamin Lucas appelle à une motion de censure pour abroger la réforme des retraites

Bakou, 14 janvier, AZERTAC

Alors que François Bayrou a présenté ce mardi sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale, les débats autour de la motion de censure portée par La France insoumise (LFI), les Écologistes et le Parti communiste (PCF) continuent d'agiter la gauche.
Benjamin Lucas, porte-parole du groupe Écologiste et Social (NFP), a accordé une interview à Anadolu, ce mardi, dans laquelle il défend l'urgence de censurer le gouvernement pour "abroger la réforme des retraites" et changer de cap politique.
- "Faire tomber ce gouvernement pour abroger la réforme des retraites"
Benjamin Lucas n’a pas mâché ses mots à l’égard de l’exécutif et de François Bayrou, dénonçant un gouvernement "illégitime". Selon lui, "le meilleur moyen, le moyen le plus sûr d'abroger la réforme des retraites, c'est d'abord de censurer ce gouvernement, de le faire tomber, et ensuite de poser un rapport de force qui permet d'exiger auprès du président de la République [Emmanuel Macron] que le Nouveau Front Populaire gouverne".
Pour le porte-parole écologiste, cette censure est essentielle pour permettre à une alternative politique d’émerger. "Un gouvernement du Nouveau Front Populaire, à l'agenda, en première mesure, abrogera la réforme des retraites", a-t-il assuré. L’objectif est clair : revenir sur la réforme impopulaire ayant repoussé l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, et qui avait provoqué de vives contestations sociales en 2023.
Benjamin Lucas estime qu’une telle démarche éviterait "bien des déconvenues" et appelle les députés à agir lors du vote de la motion de censure. "J'espère qu'ils vont censurer jeudi d'abord. Mais vous savez, l'histoire est longue", a-t-il déclaré, avant de rappeler que d'autres opportunités pourraient se présenter. "S'ils ne censurent pas jeudi, ils pourront censurer au moment du budget ou à d'autres occasions, et j'espère qu'ils le feront."
- Un appel à la "lucidité" et à "rompre avec Macron"
Au-delà de la question des retraites, Benjamin Lucas a critiqué la continuité des politiques économiques et sociales menées depuis le premier mandat d'Emmanuel Macron. "J'espère que, in fine, ils comprendront lucidement qu'on n'a rien à attendre de ce gouvernement illégitime", a-t-il affirmé.
Selon lui, François Bayrou ne fait que perpétuer la ligne macroniste en matière économique, sociale et même sur des sujets sensibles comme l’immigration. "On n'a rien à attendre d'un gouvernement qui est là pour faire continuer la politique d'Emmanuel Macron en matière économique et sociale, mais aussi en matière d'immigration", a-t-il dénoncé.
Cette critique s'inscrit dans un contexte de fracture à gauche sur la stratégie à adopter face au gouvernement. Alors que le Parti socialiste (PS) a annoncé qu'il ne voterait finalement pas la motion de censure, les divisions entre les différentes composantes du Nouveau Front Populaire (NFP) apparaissent de plus en plus clairement.
- Contexte : des négociations tendues autour de la réforme des retraites
L’intervention de Benjamin Lucas intervient dans un climat politique tendu autour de la réforme des retraites. Dans son discours de politique générale, François Bayrou a annoncé vouloir relancer le dialogue social sur ce sujet sensible. "Nous devons rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou", a déclaré le Premier ministre, tout en promettant "des conditions transparentes".
Cependant, il a également prévenu que, sans accord avec les partenaires sociaux, la réforme actuelle continuerait à s'appliquer. Une position que Benjamin Lucas juge insuffisante et qui, selon lui, justifie la nécessité d’une alternative politique.
- Une division à gauche
Malgré l'appel de Benjamin Lucas, le PS a indiqué qu'il ne voterait pas la motion de censure portée par LFI, les Écologistes et le PCF. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a évoqué un accord de non-censure avec François Bayrou portant sur plusieurs concessions budgétaires et sociales, notamment le renoncement à certaines suppressions de postes dans l'Éducation nationale.
Benjamin Lucas n’a pas directement commenté cette décision, mais son discours laisse transparaître une frustration envers une gauche qui, selon lui, peine à s’unir autour d’une stratégie claire face à un gouvernement qu’il considère comme "illégitime". (Agence Anadolu)

 

Monde 2025-01-14 21:20:00