OMS : Un décès par morsure de serpent toutes les 4 à 6 minutes dans le monde
Bakou, 17 septembre, AZERTAC
Une personne meurt d’une morsure de serpent toutes les 4 à 6 minutes, et plus d’un tiers des victimes ont moins de 20 ans, a souligné mardi l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux morsures de serpent, selon le site officiel de l’ONU.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les travailleurs agricoles et les enfants sont les plus touchés, un tiers des cas concernant des personnes de moins de 20 ans. Au total, 1,8 à 2,7 millions de cas d’envenimation par morsure de serpent sont recensés chaque année, entraînant entre 81.000 et 137.000 décès.
Bien que les serpents venimeux soient largement répandus dans les régions tropicales et tempérées du monde, allant des forêts tropicales humides aux déserts arides, l’impact le plus important sur la santé publique se produit dans les pays à revenu faible et moyen, dans les environnements tropicaux et subtropicaux. La plupart des morsures de serpent surviennent en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Rien qu’en Inde, des estimations récentes font état d’une mortalité annuelle de 58.000 personnes.
Invalidité à long terme ou permanente
Mais les morsures de serpent ne sont pas seulement mortelles. Pour chaque personne décédée, trois autres souffrent d’une invalidité à long terme ou permanente. « La majorité des victimes survivent, mais pour des centaines de milliers d’entre elles chaque année, cela signifie vivre avec des handicaps à long terme ou permanents, tels que des cicatrices physiques débilitantes ou même des amputations », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, le Dr David Williams, scientifique et expert en morsures de serpent à l’OMS.
De telles conséquences plongent non seulement les victimes, mais aussi des familles entières dans la pauvreté, en raison non seulement du coût élevé des traitements, mais aussi de la perte de revenus qui en résulte, surtout si la victime est le soutien de famille. Les morsures de serpent plongent les familles dans la pauvreté.
Une étude menée au Bangladesh a révélé que plus de 60 % des victimes avaient dû contracter des prêts pour payer le traitement, tandis qu’une autre étude menée en Inde a montré que le coût du traitement initial représentait plus de deux semaines de salaire pour deux tiers des victimes. Selon l’OMS, plus de la moitié d’entre elles avaient dû vendre des biens personnels, des terres ou du bétail, ou même retirer leurs enfants de l’école, pour pouvoir payer le traitement.
Pénuries des antivenins
Par ailleurs, les antivenins, les traitements les plus efficaces actuellement disponibles, font cruellement défaut dans de nombreuses régions du monde parmi les plus touchées. Une étude estimait que l’Afrique subsaharienne avait accès à moins de 3 % des besoins annuels.
Face à cette situation, l’OMS indique avoir pris des mesures décisives pour faire de la morsure de serpent un problème de santé important en ajoutant l’envenimation par morsure de serpent (la maladie causée par l’exposition au venin de serpent) à sa liste des maladies tropicales négligées en 2017.
C’est dans ce contexte qu’une résolution a été adoptée lors de l’Assemblée mondiale de la santé de 2018. Depuis lors, l’OMS travaille en étroite collaboration avec les pays pour soutenir les efforts de lutte contre ce problème.
Une stratégie lancée en 2019 vise à réduire de 50 % les décès et les handicaps causés par les morsures de serpent avant 2030, et pour y parvenir, l’OMS aide les pays à élaborer des plans d’action régionaux et nationaux qui donnent la priorité aux interventions mises au point par les experts locaux et les ministères de la santé.
L’impact potentiel du changement climatique
Pour aider davantage les pays, l’OMS développe la capacité d’améliorer l’achat et la distribution des traitements contre les morsures de serpent grâce à un modèle d’achat groupé qu’elle prévoit d’expérimenter en Afrique de l’Ouest en 2025-2027.
Une initiative qui intervient alors que l’OMS a également reconnu l’impact potentiel du changement climatique sur les populations de serpents venimeux, leur répartition et les contacts avec l’homme. L’agence onusienne travaille déjà avec les données climatiques et les données sur les populations de serpents et d’humains pour « prévoir ces impacts » et fournir des ressources pour « aider les pays à comprendre les problèmes potentiels qui peuvent survenir et à les résoudre ».
« Tout comme le changement climatique affectera les populations humaines, il entraînera également des changements dans la distribution et l’abondance des serpents venimeux, ce qui pourrait forcer certaines espèces à s’installer dans de nouveaux environnements où elles entreront en contact avec des personnes qui ne les ont jamais rencontrées auparavant », a conclu le Dr Williams.
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