Déclaration finale de la conférence intitulée « L'occupation illégale de l'île comorienne de Mayotte par la France » tenue à Bakou
Bakou, 3 septembre, AZERTAC
Organisée aujourd’hui à Bakou à l'initiative du Groupe d'initiative de Bakou, la conférence intitulée « L'occupation illégale de l'île comorienne de Mayotte par la France » s’est soldée par l’adoption d’une déclaration finale.
L’AZERTAC présente cette déclaration dans son intégralité:
« Le 03 septembre, la conférence internationale sur « LA QUESTION DE L'OCCUPATION ILLEGALE DE L'ÎLE COMORIENNE DE MAYOTTE PAR LA FRANCE » s'est tenue à Bakou à l'initiative du Groupe d’Initiative de Bakou. En tant que participants à la conférence, nous exprimons notre sincère gratitude au Groupe d'Initiative de Bakou pour l'organisation de la conférence et au peuple d'Azerbaïdjan pour son hospitalité authentique et amicale. Dédié à l’ile Comorienne de Mayotte occupée illégalement par la France, l'événement a permis à toutes les parties intéressées d'échanger leurs points de vue sur la politique coloniale du Gouvernement de la France :
Le 6 juillet 1975, les Comores ont déclaré leur indépendance, précédée par le référendum de 1974 ayant eu lieu sur toutes les îles des Comores (y compris Mayotte) et qui étaient définitivement en faveur de l'indépendance des Comores (le oui à l’indépendance l’ayant emporté à 95,4%).
Le nouvel État comorien a été admis à l'unanimité aux Nations Unies le 12 novembre 1975 par la résolution 3385 (XXX) de l'Assemblée Générale réaffirmant la nécessité de respecter l'unité et l'intégrité territoriale de la nation comorienne composée des îles d'Anjouan, de la Grande Comore, de Mayotte et de Mohéli.
Malgré la volonté exprimée par le peuple comorien en 1974, la France a imposé un autre vote à Mayotte et a organisé un référendum illégal sur cette île en 1976, au mépris de ladite résolution 3385 (XXX). La question a été portée à l'attention du Conseil de Sécurité de l’ONU par le chef de l'État comorien, et le Conseil s'est réuni le 6 février 1976 pour examiner un projet de résolution (S/11967) affirmant que « la tenue d'un tel référendum constitue une ingérence dans les affaires intérieures des Comores » et qui « demande à la France de renoncer à organiser le référendum à Mayotte ». La France a voté contre le projet de résolution et a maintenu sa politique coloniale, poursuivant ainsi l’occupation illégale de Mayotte.
Stratégie du Gouvernement Français afin de déjouer les revendications légitimes du gouvernement comorien sur l’occupation illégale de l’Ile comorienne de Mayotte par la France :
- Le renforcement de la présence des entreprises françaises à Mayotte ;
- Le développement substantiel des infrastructures de base à Mayotte réalisé en un temps record après plus d’un siècle et demi d’immobilisme ;
- L’application du droit commun français y compris en matière d’état civil, de religion, de propriété foncière etc. ;
- La départementalisation de l’ile Comorienne de Mayotte qui a parachevé la mainmise sur le territoire en faisant de Mayotte un département Français aux conséquences sociales multiformes ;
- Une colonie de peuplement favorisée par l’’émigration massive des Français vers Mayotte alors que paradoxalement l’émigration Mahoraise vers La Réunion et la France est encouragée ;
- La pression insupportable envers les Comores indépendantes pour qu’elles avalisent l’occupation de fait de l’île comorienne de Mayotte.
A cet égard, la coopération est brandie comme un gourdin sur la tête des Comores :
• Il faut à tout prix dans le cadre de la coopération régionale traiter Mayotte comme La Réunion ;
• Considérer les Comoriens originaires de la partie indépendante du pays comme des immigrés à Mayotte ;
• Maintenir le visa criminel instauré depuis 1995 par le Premier ministre français, Edouard Balladur et etc.
- La campagne de communication internationale à travers des publications (carte géographique, agendas officiels, falsification de l’histoire etc.), d’une part oubliant purement et simplement que Mayotte est une île comorienne et d’autre part en dévoyant le principe « du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » et ignorant le principe universellement reconnu de l’intangibilité des frontières ;
- La tentative de consolidation du statut français de Mayotte par la signature d’accords intergouvernementaux ;
- Le déploiement des agents du département de Mayotte (les Mahorais) dans les Ambassades françaises en Afrique avec un statut de « diplomate » avec un but ultime caché de lui permettre à terme d’être représentée en tant que telle dans les instances régionales telles que la Commission de l’Océan indien, SADEC, COMESA, EASF (La Force en Attente de la région Afrique Orientale) , EAC (La Communauté d'Afrique de l'Est ) et d’autres.
Réaction de la communauté internationale :
L’Organisation des Nations Unies, le Mouvement des pays non-alignés, l’Organisation de la Conférence d’islamique, l’Union Africaine par des résolutions subséquentes qui martèlent avec énergie que la présence de la France à Mayotte constitue une violation de l’unité nationale, de l’intégrité Territoriale, de la souveraineté de l’Union des Comores, l’ont condamnée à plusieurs reprises, clairement et sans équivoque.
Au regard et à la lumière de ce qui précède,
- Nous rendons hommage aux 30.000 morts et à toutes les familles endeuillées par les traversées en kwassa-kwassas. Le « plus grand cimetière maritime du monde » est la conséquence du « visa criminel de Balladur ».
- Nous rendons hommage également à tous les frères et sœurs mahorais qui résistent à la déculturation imposée par la France à Mayotte en préservant leur identité nationale et leurs cultures.
- Nous dénonçons davantage avec la plus grand fermeté la mise en œuvre de l’Opération baptisée « WUAMBUSHU » sur l’ile comorienne de Mayotte, les expulsés étant sur leur terre ancestrale.
- Nous déplorons l’attitude colonialiste de la France sur l’Ile comorienne de Mayotte et lançons un appel à toutes les organisations sous régionales, régionales, aux mouvements patriotiques souverainistes-panafricains pour dénoncer avec la dernière énergie la politique coloniale française.
- Nous exigeons du gouvernement Français le retrait immédiat de l’Ile comorienne de Mayotte, partie intégrante de l’Union des Comores et le respect de sa souveraineté.
- Nous appelons le Secrétaire Général de l’ONU, le Président de l’Union Africaine, le Secrétaire Général de l’Organisation de la Conférence Islamique, le Secrétaire Général de la Ligue Arabe, le président de la Commission de l’Union Européenne et le Président de Mouvement des pays non-alignés à initier une conférence internationale sur la question de l’île comorienne de Mayotte. Nous demandons à raviver l’activité du Comité des 7 de l’Union Africaine ainsi qu’à créer des groupes des amis de Comores au sein des autres organisations susmentionnées dont l’objectif serait de faire cesser l’occupation illégale de Mayotte par la France. »