L’endettement net de la France vis-à-vis de l’étranger approche les 800 milliards d’euros
Paris, 17 juillet, AZERTAC
Le déficit courant de la France a atteint 28 milliards d’euros l’an dernier, selon le rapport présenté mardi par la Banque de France.
« La France est cigale », a résumé François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, en présentant le bilan annuel de la balance des paiements pour 2023. Bien que ce bilan soit établi sur une nouvelle base, les résultats restent inchangés.
L’an dernier, la France a enregistré un déficit de ses transactions courantes de 28 milliards d’euros, soit environ 1 % du PIB. Cette situation contraste avec les excédents des grands pays voisins comme l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Alors que la zone euro, déficitaire de 79 milliards en 2022, a affiché un excédent de 240 milliards l’an dernier, représentant 1,8 % de son PIB.
Faible excédent des échanges de services
Les transactions courantes englobent l’ensemble des échanges de biens et de services ainsi que les flux financiers entrants et sortants. La quasi-stabilité du déficit courant français l’an dernier – 31 milliards d’euros en 2022 contre 28 milliards en 2023 – masque en réalité des variations dans ses différentes composantes.
D'une part, les échanges de biens se sont améliorés, avec un déficit réduit de 133 milliards à 76 milliards d’euros, principalement grâce à une baisse de près de 47 milliards de la facture énergétique. Le solde des échanges de biens hors énergie s’est également amélioré de 18 milliards. D'autre part, l’excédent des échanges de services, habituellement un point fort de l’économie française, a nettement diminué, passant de 65 milliards d’euros en 2022 à 35,5 milliards, notamment en raison de la normalisation des tarifs du fret maritime qui a réduit les surplus dégagés par les services de transport de 28 milliards. En revanche, l’excédent des échanges de voyage a atteint un niveau record de 14,1 milliards, gonflé par la hausse des prix. Enfin, le solde des services financiers s’est replié de plus de 20 milliards, s’établissant à 12 milliards, en raison de l’augmentation du coût de la dette liée à la montée des taux d’intérêt, estimée à 22 milliards.
Détérioration de la position extérieure nette
Le déficit courant a été financé par des entrées nettes de capitaux à hauteur de 36 milliards d’euros. Toutefois, la position extérieure nette de la France, représentant son endettement net vis-à-vis de l’étranger, s’est dégradée de 134 milliards d’euros, approchant désormais les 800 milliards d’euros, soit 28 % du PIB, contre 24,8 % en 2022. Cette détérioration est largement attribuable à des « effets de valorisation » des actifs et à l’appréciation de l’euro, selon la Banque de France.
François Villeroy de Galhau voit dans cette aggravation de la dette extérieure le reflet des faiblesses de l’économie française. « Nous achetons plus que nous ne produisons, et cela pèse sur notre croissance ainsi que sur notre position extérieure nette », a-t-il déploré. Il a souligné la corrélation entre le déficit public et les difficultés du commerce extérieur, exhortant la France à redoubler d’efforts pour améliorer sa compétitivité, particulièrement mise à mal depuis 2019 par la baisse de la productivité du travail. Un message clair pour le futur gouvernement.
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