Le Parlement européen : la sous-commission défense échappe à la France
Paris, 12 juillet, AZERTAC
Après dix ans de présidence française, la tête de la sous-commission défense du Parlement européen à Strasbourg va être confiée à l'Allemande Marie-Agnes Strack-Zimmermann. Cette décision est une déconvenue pour Paris, qui peine à maintenir ses positions au sommet du Parlement européen.
Marie-Agnes Strack-Zimmermann (Renew) s'apprête à prendre la présidence de la sous-commission défense et sécurité (SEDE) du Parlement européen, une nouvelle qui inquiète l'Élysée et le Quai d'Orsay, soucieux de préserver l'influence française à Bruxelles.
La présidence de cette sous-commission, tenue entre 2009 et 2014 par Arnaud Danjean (Parti populaire européen - Les Républicains) et depuis 2019 par Nathalie Loiseau (Renew), devait initialement revenir à Raphaël Glucksmann de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D). Cependant, un retournement de situation dans les négociations entre groupes politiques a attribué cette présidence à Renew.
Selon la règle D'Hondt, qui attribue des rôles en fonction du nombre d'élus, la délégation française du groupe socialiste est passée après les Espagnols, les Italiens et les Allemands. Malgré l'importance de Raphaël Glucksmann, les Français n'ont pas pu convaincre le S&D de prioriser la sous-commission défense. Par manque de chance et de préparation, la SEDE est passée sous le contrôle de Renew. La marge de manœuvre des élus français est réduite après leur échec électoral et leur priorité donnée à la présidence du groupe.
Les Allemands, en meilleure position, ont promu Marie-Agnes Strack-Zimmermann, ancienne présidente de la commission défense du Bundestag. Elle cherche maintenant à transformer la sous-commission en une commission de plein droit, une initiative auparavant française.
Cette transformation permettrait à la sous-commission de s'émanciper de la commission des affaires étrangères (AFET) et de clarifier ses compétences sur des dossiers stratégiques comme l'espace, le cyber et la production de munitions, actuellement sous la commission industrie (ITRE). Pour le gouvernement français, cette perte est un revers important dans la stratégie visant à maintenir deux présidences de commission et deux vice-présidences au Parlement, cruciales pour défendre le siège du Parlement à Strasbourg contre les tentatives de centralisation à Bruxelles.
Younous Omarjee (The Left) deviendra l'un des vice-présidents du Parlement, comme prévu. Cependant, l'affaiblissement de Renew, passé à la quatrième place, menace les chances de Nathalie Loiseau de devenir vice-présidente, malgré les attentes de son groupe et du gouvernement. Le groupe socialiste a complexifié la situation en préemptant l'un des postes convoités par Renew.
Deux groupes de gauche pourraient apporter de bonnes nouvelles : Mounir Satouri (Verts) est candidat pour diriger la sous-commission des droits de l'homme (DROI), et François Kalfon (socialiste) espère obtenir la présidence de la commission des transports (TRAN). Cependant, la France perd ses deux questeurs, Fabienne Keller (Renaissance) et Anne Sanders (Les Républicains), membres du bureau lors de la précédente mandature. Les eurodéputés macronistes peuvent se consoler en considérant que la présidence de Valérie Hayer au groupe Renew lui ouvre les portes de la Conférence des présidents, un organe clé influençant l'ordre du jour des sessions plénières du Parlement.
L’UE approuve une nouvelle tranche de 3,5 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine
Donald Trump va s'entretenir avec Vladimir Poutine
La France, l’Italie et le Royaume-Uni passent commande de 218 missiles antiaériens Aster
Italie : des dizaines d'habitants évacués après des inondations en Toscane
Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie