Émeutes en Nouvelle-Calédonie : 163 gardes à vue et 26 déferrements en justice
Bakou, 17 mai, AZERTAC
Quelque 163 "mesures de garde à vue" ont été prises depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie le 12 mai, a déclaré le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas, sur Nouvelle-Calédonie la 1ʳᵉ.
Le procureur a indiqué que ces mesures avaient donné lieu à une "exploitation, à une analyse et à une décision du parquet d'organiser 26 déferrements". Il a également précisé que quatre procédures criminelles sont en cours.
Selon Yves Dupas, 60 nouveaux officiers de police judiciaire renforceront bientôt les effectifs sur place. Une "enquête susceptible de concerner des commanditaires" des violences, incluant "notamment des membres de la CCAT" (Cellule de coordination des actions sur le terrain, mouvement indépendantiste) a été ouverte, mais pourrait s'étendre à d'autres personnes.
Le Président français Emmanuel Macron a commencé des échanges avec des élus calédoniens. Son entourage a confirmé à la presse française que le chef d'État s'est entretenu avec des élus "indépendantistes et non indépendantistes". Initialement, une visioconférence prévue jeudi a été annulée car "les différents acteurs ne souhaitent pas dialoguer les uns avec les autres pour le moment". À la place, le président a choisi de s'entretenir séparément avec les élus.
Parallèlement, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et l'association La Quadrature du Net ont attaqué en référé-liberté l'interdiction de TikTok en Nouvelle-Calédonie par le Gouvernement français. Elles défendent "la liberté de communication des idées et des opinions".
Pour sa part, la Cellule de coordination des actions sur le terrain (CCAT) indépendantiste a appelé à un "temps d'apaisement pour enrayer l'escalade de violence" et à "respecter le temps du deuil" des familles ayant perdu des membres dans les violences. "Demander l'apaisement, c'est faire une pause dans notre combat. Il exprime la volonté de la CCAT de préserver la vie", ajoute le mouvement indépendantiste.
"Nous dénonçons l’irresponsabilité de l’État et nous le tenons pour responsable des pertes de vies humaines, des exactions et des saccages du tissu économique du pays", lit-on encore dans le communiqué.
Louis Le Franc, haut-commissaire de la République, a reconnu que trois quartiers de Nouméa restent sous tension, en majorité peuplés de Kanak, et "aux mains de centaines d’émeutiers". Des renforts vont arriver pour "contrôler les zones qui nous ont échappé ces jours derniers", a-t-il déclaré à la presse.
Depuis lundi, cinq personnes ont perdu la vie, dont deux gendarmes, victimes de tirs provenant d'autres membres des forces de l'ordre, selon les informations du quotidien français. Une personne suspectée d'un homicide s'est rendue aux forces de l'ordre vendredi, a indiqué Louis Le Franc, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.
Gabriel Attal, Premier ministre, a souligné jeudi que la situation "reste très tendue, avec des pillages, des émeutes, des incendies, des agressions, qui sont évidemment insupportables et inqualifiables". Il a ajouté qu'un "troisième conseil de crise interministériel" se tiendrait vendredi matin pour discuter des mesures à prendre.
Pour sa part, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, rencontrera les assureurs la semaine prochaine pour "garantir une indemnisation rapide et juste" des dommages causés par les violences en Nouvelle-Calédonie.
Les émeutes en Nouvelle-Calédonie sont intervenues cette semaine alors que l'Assemblée nationale à Paris débattait d'un projet de réforme constitutionnelle portant dégel du corps électoral de l'archipel calédonien et son élargissement aux Français qui ne sont pas originaires de l'archipel.
Ce projet est fortement contesté par les autochtones Kanaks qui représentent près de 40 % de la population et qui redoutent une perte de poids électoral par le biais de cette réforme. Le projet a été discuté pendant deux jours (13-14 mai courant), puis adopté par l'Assemblée nationale française, tard dans la nuit de mardi à mercredi, avec un score de 351 voix "pour" et 153 "contre". Ledit projet qui avait été adopté par le Sénat, le 2 avril dernier, avec 233 voix pour et 99 contre, doit être validé par les deux chambres du Parlement réunies en Congrès.
Le Président français Emmanuel Macron a "promis qu'il ne convoquerait pas —"dans la foulée" d'une éventuelle adoption du texte — le Congrès du Parlement, nécessaire pour modifier la Constitution, afin de laisser une dernière chance aux discussions entre les parties locales".
Pour rappel, le corps électoral en Nouvelle-Calédonie avait été gelé suite à une révision constitutionnelle en février 2007. Cependant, et malgré ce gel, les autochtones Kanaks, dit aussi "indépendantistes", ont perdu les 3 référendums sur l'indépendance, tenus entre 2018 et 2021, ce qui a permis à l'archipel de rester français. Par le dégel du corps électoral, le Gouvernement français veut, aujourd'hui, permettre à environ 25 000 personnes de nationalité française, mais pas forcément Calédoniens, d'intégrer les listes électorales des provinciales. Cet élargissement du corps électoral est présenté par le Gouvernement français comme indispensable pour la "constitutionnalité du prochain scrutin". (Anadolu)
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