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Réglage

Islamophobie : le chef de l’ONU appelle à éradiquer le fléau du sectarisme antimusulman

Bakou, 16 mars, AZERTAC

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a saisi la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, célébrée ce vendredi, et le mois du Ramadan en cours, pour appeler à la solidarité et à l’empathie avec les musulmans du monde entier. « Le Ramadan est un temps de réflexion et de solidarité… mais pour de nombreux musulmans de par le monde, cette période est également synonyme d’angoisse et de peur », a commencé le Secrétaire général dans une allocution lors d’une cérémonie célébrant cette Journée au siège des Nations Unies à New York, indique le site officiel de l’ONU.
« Dans l’esprit du Ramadan, j’ai appelé à faire taire les armes à Gaza et au Soudan. Aujourd’hui, à l’occasion de cet important événement, j’appelle tous les responsables politiques, religieux et communautaires à se joindre à notre appel. Il est temps que la paix soit une réalité. », a-t-il ajouté.
Rappelant que pendant des siècles, les musulmans ont été une source essentielle de culture, de philosophie, d'érudition et de science, M. Guterres a salué les innombrables contributions de musulmans comme Avicenne, Al-Khwarizmi et Averroès dans tous les domaines de la science, de la technologie et de la médecine à la littérature, à l'art, à la musique et à l'architecture.
« L'événement d'aujourd'hui met en lumière un fléau vicieux, qui représente un déni et une ignorance totale de l'islam et des musulmans et de leurs contributions indéniables : le fléau de l'islamophobie », a déclaré le Secrétaire général.
« Partout dans le monde, nous assistons à une montée de la haine et du sectarisme antimusulmans », a-t-il constaté, pointant « la discrimination structurelle et systémique, l’exclusion socioéconomique, les politiques d’immigration déséquilibrées, une surveillance et un fichage injustifiés et les restrictions d’accès à la citoyenneté, à l’éducation, à l’emploi et à la justice ».
Il a dénoncé « ceux qui exploitent honteusement la haine antimusulmane et les politiques d’exclusion à des fins politiques » et « ceux qui se spécialisent dans les discours haineux… pour amplifier et diffuser leurs idéologies méprisables ».
De même, M. Guterres a mis en garde contre « les plateformes en ligne qui sont devenues le terrain de prédilection des idéologies extrémistes et du harcèlement ».
« Nous ne pouvons rester les bras ballants face à ce déchaînement de haine et de sectarisme », a déclaré le Secrétaire général, exhortant à « affronter et éradiquer le fléau du sectarisme antimusulman ».
« Les dirigeants politiques doivent montrer la voie et cultiver la cohésion sociale, et non la peur », a-t-il ajouté. « Les gouvernements doivent condamner les discours incendiaires et préserver la liberté de religion, en particulier pour les minorités ».
Le chef de l’ONU a également estimé que « les plateformes numériques doivent modérer les contenus haineux et empêcher qu’ils ne se répandent, tout en protégeant leurs utilisateurs du harcèlement ». Selon lui, « l’intelligence artificielle doit réduire les préjugés et les stéréotypes, et non les reproduire ».
De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme s'est aussi alarmé de la montée de l'antisémitisme et de l'islamophobie, depuis le début de l'opération militaire israélienne à Gaza en réponse à l'attaque de groupes armés palestiniens contre Israël le 7 octobre 2023.
« Aux États-Unis et en Europe, des rapports font état d’une augmentation de 600% des incidents islamophobes », a déclaré Volker Türk, qui a condamné « la forte augmentation des cas de discours de haine, de violence et de discrimination, à la fois en ligne et hors ligne ».
Le Haut-Commissaire, qui s’exprimait à Genève, a rappelé aux États Membres « la nécessité de mettre en œuvre la résolution 76/254 adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies qui appelle à mettre fin à l’islamophobie ».
Il a également noté que la résolution 16/18 du Conseil des droits de l’homme fournit un plan d’action pour combattre l’intolérance religieuse et que le Processus d’Istanbul offre un mécanisme de mise en œuvre.
« Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a également développé un guide pratique pour élaborer des lois contre les discriminations », a dit M. Türk en conclusion.

Societe 2024-03-16 11:18:00