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Réglage

Aux participants à la conférence internationale sur le thème « Protéger la diversité : la lutte contre l’islamophobie en 2024 »

Distingués participants à la conférence,

Je vous salue à la conférence internationale portant sur le thème « Protéger la diversité : la lutte contre l’islamophobie en 2024 ». Le lancement de la conférence d’aujourd’hui à la veille du début du Ramadan, mois sacré pour le monde islamique, et de la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie revêt une valeur symbolique.
C’est dommage que les tendances islamophobes augmentent rapidement dans le monde. Nous voyons que l’Islam est inculqué comme une source potentielle de danger et que la suspicion, la discrimination et la haine ouverte contre les musulmans gagnent du terrain de jour en jour. Comme mentionné dans la résolution des Nations Unies sur la Journée de lutte contre l’islamophobie, l’augmentation des cas de discrimination, d’intolérance et de violence quant aux croyances religieuses suscite une profonde préoccupation.
C’est regrettable que l’islamophobie fasse actuellement partie intégrante de la politique d’État d’un certain nombre de pays occidentaux qui se considèrent comme démocratiques. Ils représentent 80 pour cent de toutes les manifestations anti-islamiques dans le monde au cours de l’année dernière. L’autodafé d’un exemplaire du Saint Coran, notre livre sacré, la publication des caricatures du prophète Mohammed (PSL) et d’autres actions humiliantes dans quelques pays européens, où l’islamophobie a atteint le plus haut niveau et est appliquée en tant qu’idéologie officielle, sont qualifiées de liberté d’expression. La France mène une politique ouverte de répression et de discrimination contre les musulmans et organise diverses campagnes islamophobes, parallèlement à sa politique traditionnelle de néocolonialisme. Sous couvert de « laïcité », elle adopte des actes législatifs et des décisions politiques visant à restreindre les droits et libertés des musulmans. Dans ce pays, les mosquées, les centres culturels et cimetières musulmans sont soumis à la profanation sous diverses formes et les citoyens musulmans sont opprimés.
Au lieu de lutter contre les manifestations qui outragent les musulmans dans leurs sentiments et de traduire les responsables en justice, les gouvernements de ces pays attisent le climat islamophobe, incitent à la persécution contre les musulmans et tentent de maintenir ces sujets à l’ordre du jour. Malheureusement, certaines institutions occidentales qui se disent démocratiques mènent elle aussi des activités anti-islamiques. Aujourd’hui, le Parlement européen et l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sont devenus des plateformes qui promeuvent l’islamophobie et mènent des politiques fondées sur cette idéologie.
Cette tendance négative se reflète également dans les activités de certaines organisations médiatiques mondiales. Elles agissent délibérément contre la religion islamique et la culture islamique, déformant la véritable essence de l’Islam et tentant de l’identifier au terrorisme, de le dénigrer et de ternir son image.
Nous condamnons fermement ces tendances qui gagnent du terrain et visent à discréditer notre religion. L’Islam, c’est une religion de paix, de miséricorde, de tolérance et de justice. En voyant la carte du monde, nous pouvons constater que ce sont les musulmans qui souffrent le plus du terrorisme.
L’Azerbaïdjan aussi souffre d’islamophobie. L’une des conséquences les plus graves de 30 ans d'occupation de nos territoires par l'Arménie est la destruction délibérée de notre patrimoine culturel d’importance humaine, y compris des monuments liés à la religion islamique. Selon des enquêtes préliminaires, 65 mosquées ont été complètement détruites pendant l’occupation, mais malheureusement, ce chiffre ne cesse d’augmenter et de nombreux nouveaux exemples de vandalisme arménien contre le patrimoine islamique apparaissent. Dans le même temps, des centaines de cimetières musulmans ont été détruits dans ces territoires, des lieux de culte religieux musulmans, des mosquées et des tombeaux ont été modifiés et falsifiés et, dans de nombreux cas, ils ont été utilisés en tant qu’étables pour garder des animaux considérés comme haram dans notre religion. De tels actes insultants offensent non seulement nos sentiments, mais aussi ceux des musulmans du monde entier.
Dans le même temps, la destruction du patrimoine historique et culturel islamique de l’Azerbaïdjan, situé sur le territoire de l’Arménie, suscite une grande déception. L’Azerbaïdjan a demandé à l’UNESCO d'envoyer une mission technique dans ce pays afin d'évaluer l’état de nos monuments culturels et religieux détruits au fil des années en Arménie. Malheureusement, l'UNESCO n'a pas encore répondu à notre appel.
Nous sommes fiers du fait que l'Azerbaïdjan est un pays multiethnique et multiconfessionnel. Ici, des représentants de toutes les religions et de tous les groupes ethniques vivent dans la paix comme une famille. L’égalité religieuse et l’inclusion, qui sont protégées en tant que trésor national dans notre pays, constituent le mode de vie du peuple azerbaïdjanais, sa source de force. Désormais, il est naturel que le respect des valeurs multiculturelles soit l'un des domaines prioritaires de notre politique d’État.
Notre pays fait tout son possible afin de promouvoir les valeurs de paix, de coexistence pacifique et d’humanisme à l’échelle mondiale. L’Azerbaïdjan soutient les relations harmonieuses entre les différentes cultures et promeut continuellement de nombreuses initiatives mondiales sur la base du dialogue entre civilisations et cultures en faveur d’une compréhension mutuelle. Le Forum mondial sur le dialogue interculturel, qui se tiendra à Bakou en mai et qui est déjà devenu une bonne tradition, en est un exemple évident.
Au XXIe siècle, il ne devrait y avoir aucune place pour l’islamophobie, la xénophobie et le racisme. Associer le terrorisme et l’extrémisme à une religion, une nation, une civilisation ou un groupe ethnique est une approche erronée. L’utilisation de la religion à des fins politiques ne sert qu’à créer des différends et des affrontements au sein des sociétés. Ces manifestations privent en même temps l’humanité d’idéaux humanistes et de valeurs universelles et aboutissent à des conflits entre civilisations.
La conférence d’aujourd'hui démontre la détermination de l’Azerbaïdjan à lutter contre l’islamophobie, qui constitue l'un des défis de l’ère moderne. Je suis convaincu que la conférence contribuera, grâce à des efforts conjoints, à la lutte contre l'islamophobie et à l’émergence de nouvelles initiatives relatives à la promotion d’une tolérance et d'une culture de paix fondées sur le respect de la diversité des religions et des croyances.
J’exprime mes meilleurs vœux pour vous, souhaite plein succès à la Conférence.

 

Ilham Aliyev

Président de la République d’Azerbaïdjan
Bakou, le 7 mars 2024.

Politique 2024-03-08 10:17:00