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Réglage

Corée du Sud : Plus de 6.400 médecins résidents remettent leur lettre de démission

Bakou, 20 février, AZERTAC
Plus de 6.400 médecins résidents ont remis leur lettre de démission en protestation contre le plan du gouvernement d'augmenter le nombre d'étudiants en médecine, a fait savoir ce mardi le ministère de la Santé et des Affaires sociales, et les préoccupations selon lesquelles leurs actions collectives pourraient mettre en péril la santé publique s'intensifient, selon Yonhap.
Le deuxième vice-ministre de la Santé, Park Min-soo, a dit à des journalistes que le ministère avait ordonné à 831 médecins en formation de retourner au travail. Les tensions entre les médecins et le gouvernement s'intensifient sur le plan de relever de 2.000 le quota d'inscriptions dans les facultés de médecine du pays dès l'année prochaine, une forte hausse par rapport aux 3.058 places proposées à l'heure actuelle.
Jusqu'à lundi, 6.415 médecins en formation de 100 hôpitaux ont remis leur lettre de démission et environ 1.600 d'entre eux ont quitté le travail, a déclaré Park. La Corée du Sud compte environ 13.000 médecins internes et résidents et le nombre pour les cinq plus grands hôpitaux à Séoul est d'environ 2.745, soit environ 21% du total. Les médecins en formation de ces cinq hôpitaux représentent environ 40% du total des médecins là-bas, selon les données du gouvernement.
En raison de ce débrayage, des opérations chirurgicales et des traitements ont été reportés. Cependant, aucune perturbation majeure dans les services médicaux n'a encore eu lieu.
Pour se préparer à une éventuelle perturbation dans les services médicaux, le gouvernement allongera les heures d'ouverture de 97 hôpitaux publics et les services d'urgence de 12 hôpitaux militaires seront ouverts au public, a dit Park. «Nous sommes profondément déçus et préoccupés par le fait que les actions collectives des médecins en formation ait entraîné une perturbation des services médicaux, notamment des annulations d'opération chirurgicales», a-t-il indiqué.
«Nous ne pouvons pas justifier les actions des médecins abandonnant leurs patients pour protester contre une politique en sachant ce que les actions collectives peuvent entraîner», a-t-il ajouté. «Le gouvernement déploiera les plus grands efforts pour opérer un système médical d'urgence afin de minimiser les éventuels dommages sur les patients.»
Le gouvernement avance que l'augmentation du quota des étudiants en médecine est nécessaire pour résoudre la pénurie de médecins, notamment dans les zones rurales et les branches essentielles telles que la pédiatrie, l'obstétrique et la médecine d'urgence. Le nombre de médecins par rapport à celui des habitants en Corée du Sud est l'un des plus faibles parmi les pays développés, selon les autorités sanitaires.
Les médecins, de leur côté, mettent en avant que le gouvernement ne les a pas suffisamment consultés sur le sujet et que la décision du gouvernement dégradera la qualité de l'enseignement et des services médicaux.
Le gouvernement a pris des mesures hier pour suspendre les licences médicales de deux responsables de l'Association médicale coréenne (KMA), qui représente les médecins. Les préoccupations sur les vides dans le système de santé sont déjà devenues une réalité pour certains, alors que les médecins résidents à l'hôpital Severance ont déclaré la suspension de leur service, incitant l'hôpital à entrer en mode d'urgence et à ajuster le planning des opérations chirurgicales ainsi que les procédures pour les patients.
Dans d'autres grands hôpitaux à Séoul, certains patients, dont les opérations ne sont pas urgentes, ont été contraints de partir ou d'aller vers d'autres hôpitaux. Un tuteur d'un patient atteint d'un cancer à l'Asan Medical Center a déclaré à l'agence de presse Yonhap qu'«à cause de la grève (des médecins), il a été notifié qu'il serait admis dans un autre hôpital à proximité et serait admis de nouveau le mois prochain (à l'Asan Medical Center)».

Monde 2024-02-20 14:24:00