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Réglage

Plus de 44 000 espèces sont menacés d’extinction, selon l’UICN

Bakou, 13 décembre, AZERTAC

Un peu plus de 44 000 espèces sont menacées d'extinction, soit environ 2 000 de plus que l'année dernière, selon la dernière liste rouge des espèces menacées. Les grenouilles, les saumons et les tortues font partie des 44 000 espèces menacées d'extinction. Ce rapport, qui dresse un état des lieux de la biodiversité dans le monde, a été publié lundi par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) lors de la COP28 à Dubaï.
La liste de cette année contient des informations sur 157 000 espèces, soit environ 7 000 de plus que la mise à jour de l'année dernière.
Elle montre comment le changement climatique aggrave les crises de la biodiversité sur la planète, en rendant les environnements plus dangereux pour des milliers d'espèces et en accélérant le déclin précipité du nombre de plantes et d'animaux sur Terre.
"Les espèces du monde entier sont soumises à d'énormes pressions. Où que l'on regarde, le nombre d'espèces menacées augmente", explique Craig Hilton-Taylor, responsable de l'unité Liste rouge de l'UICN, une organisation internationale qui suit l'évolution de la santé des espèces.
Le changement climatique aggrave les conditions de vie d'environ 6 700 espèces menacées d'extinction.
Plusieurs espèces de saumons et de tortues sont confrontées à un déclin rapide en raison du réchauffement de la planète.
Les tortues vertes du Pacifique central et du Pacifique oriental, par exemple, sont davantage menacées par le changement climatique. Moins de tortues éclosent car la montée des eaux inonde les nids et le réchauffement des océans peut nuire à son alimentation en herbes marines.
Le saumon atlantique n'est pas encore menacé d'extinction, mais sa population a chuté de près d'un quart entre 2006 et 2020, selon l'UICN. Il est désormais considéré comme quasi menacé.
Les zones de vie des poissons s'amenuisent et ils sont confrontés à des risques créés par l'homme, tels que les barrages et la pollution de l'eau. D'après l'organisation, le changement climatique rend leur recherche de nourriture plus difficile et facilite la concurrence des espèces étrangères. Il y a néanmoins quelques signes d'espoir : leur nombre a augmenté dans le Maine, aux États-Unis, l'année dernière.
La mise à jour comprend la première évaluation globale de la santé des espèces de poissons d'eau douce. Un quart des espèces, soit un peu plus de 3 000, sont menacées d'extinction.
Avec l'élévation du niveau des mers due au changement climatique, l'eau salée remonte plus loin dans les rivières. De plus, ces espèces sont déjà confrontées à d'énormes menaces liées à la pollution et à la surpêche, indique l'UICN.
Les grenouilles, les salamandres et les autres amphibiens sont les plus touchés. Environ 41 % de ces espèces sont menacées.
"Ils sont prisonniers du climat en raison de la hausse des températures, de la sécheresse - quoi qu'il arrive, les amphibiens ne peuvent pas se mettre à l'abri et sont directement touchés par le changement climatique", explique Vivek Menon, vice-président de la commission de l'UICN chargée de la survie des espèces.
Il y a quand même quelques bonnes nouvelles. Deux espèces d'antilopes ont vu leur population augmenter, même s'il le chemin est encore long avant de stabiliser leur survie à long terme.
Par exemple, l'oryx à cornes en cimeterre, un animal de couleur claire aux cornes recourbées, était auparavant considéré comme éteint à l'état sauvage, mais il est désormais passé au statut d'espèce menacée d'extinction. Il a dû faire face à de nombreuses menaces : le braconnage, la sécheresse et les accidents de voiture ont tous joué un rôle dans l'élimination quasi totale de l'espèce au début du siècle.
Mais les efforts récents de réintroduction de l'espèce au Tchad ont porté leurs fruits et il y a maintenant au moins 140 adultes et plus du double de bébés oryx dans une grande réserve naturelle.
D'après Grethel Aguilar, directrice générale de l'UICN, il est évident que les humains doivent agir pour protéger la biodiversité et que lorsque la conservation est bien pensée, elle fonctionne. Pour lutter contre la menace que représente le changement climatique, elle affirme que les combustibles fossiles doivent être progressivement éliminés, un des points litigieux des négociations de la COP28 de cette année. "La nature est là pour nous aider, alors aidons-la à notre tour", dit-elle. (Euronews)

Societe 2023-12-13 17:33:00