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Réglage

Un rapport de l’OMS montre comment les arts peuvent contribuer à la lutte contre les maladies non transmissibles

Bakou, 17 novembre, AZERTAC

Si l’on sait depuis longtemps que les arts enrichissent notre vie, ils peuvent aussi jouer un rôle important dans notre santé. Ces dernières années, de plus en plus d’études suggèrent que les interventions fondées sur les arts peuvent aider à lutter contre les maladies non transmissibles, des maladies cardiovasculaires au cancer. Un nouveau rapport de l’OMS/Europe, qui s’appuie sur la conférence « Apprendre des arts » organisée à Budapest (Hongrie), explique comment l’on peut intégrer les activités artistiques dans les systèmes de santé en vue de compléter le traitement et la prévention des maladies non transmissibles, selon le site web de l’OMS.
« Comme si la chimiothérapie avait disparu pendant cette période »
Lors de la conférence de Budapest qui s’est tenue en décembre 2022, Christopher Bailey, responsable des arts et de la santé à l’OMS, a fait part de son expérience dans sa lutte contre l’obésité et le cancer. Il a rappelé comment les témoignages qu’il avait l’habitude de partager sur son blog personnel ainsi que ses compositions dramaturgiques l’ont aidé à surmonter son combat contre le cancer, à se remettre de la chimiothérapie et à repenser sa perception de la santé.
« J’ai découvert que, lorsque j’étais sur scène et que je travaillais avec des acteurs, j’éprouvais un profond sentiment de bien-être », a déclaré Christopher lors de son discours. « Je pouvais me déplacer, tenir des objets, parler avec éloquence. C’était comme si la chimiothérapie avait disparu pendant cette période de répétition et de représentation. Lorsque je rentrais chez moi et que j’enlevais mes chaussures et mes chaussettes, elles étaient trempées de sang. Je n’arrivais plus à parler, ce n’était que temporaire, mais au moment de la représentation, j’étais en pleine forme. »
« Les arts n’ont pas pour but de guérir - ils ne guérissent pas le cancer », a-t-il poursuivi. « Mais les arts peuvent soigner. C’est différent. Ils créent ce sentiment de signification personnelle profonde qui embellit votre vie, quelles que soient les circonstances. »
Les arts peuvent compléter le traitement médicamenteux
De plus en plus de preuves démontrent que les activités artistiques peuvent être utilisées comme un complément efficace au traitement médical et aux soins. Elles ne sont pas invasives et présentent peu de risques.
L’OMS/Europe étudie le potentiel des activités artistiques en tant que complément à la prévention et au traitement des maladies non transmissibles. Celles-ci constituent en effet la plus grande menace sanitaire dans la Région européenne de l’OMS où les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies respiratoires chroniques, le cancer et d’autres maladies non transmissibles concourent à 90 % de la mortalité totale.
« Ce rapport présente des exemples concrets de différentes approches que le domaine des arts et de la santé peut appliquer à la prévention des maladies non transmissibles, et suscite une dynamique de collaboration accrue. J’espère que notre rapport permettra de promouvoir la valeur des projets artistiques et sanitaires dans l’ensemble de la Région et, surtout, de faire progresser leur application dans le monde réel, en particulier au niveau politique », a déclaré le docteur Kremlin Wickramasinghe, conseiller régional de l’OMS/Europe pour la nutrition, l’obésité et l’activité physique.
Le son de la guérison
Il existe une infinité de façons d’intégrer les arts dans notre vie, et il en va de même pour les activités artistiques en tant qu’interventions sanitaires.
Le nouveau rapport de l’OMS met en lumière plusieurs projets artistiques et sanitaires inspirants qui contribuent à lutter contre les maladies non transmissibles et à réduire les risques qui y sont liés dans les pays de la Région.
Par exemple, le projet Madrid Salud permet à des personnes appartenant à des groupes sociaux vulnérables de la capitale espagnole de participer à des manifestations artistiques qui sensibilisent en même temps aux questions de santé liées aux maladies non transmissibles : des risques d’une alimentation néfaste pour la santé aux bénéfices d’un mode de vie actif. En Hongrie, les patients ayant souffert d’une maladie respiratoire peuvent choisir d’intégrer une chorale dans le cadre de leur programme de réadaptation. Dans la ville russe de Vologda, un projet du Centre national de recherche en médecine préventive reformule les contes de fées et autres histoires pour enfants afin d’améliorer la littératie en santé dans les écoles.
Un pont entre la culture et la santé
« Nous constatons un changement d’attitude dans le monde médical. Il y a quelques années, le débat portait essentiellement sur la nécessité de disposer de plus d’éléments de preuve. Aujourd’hui, on reconnaît que les arts améliorent réellement la santé et le bien-être », a déclaré Nils Fietje, responsable technique au sein de l’Unité des connaissances comportementales et culturelles de l’OMS/Europe.
Aujourd’hui, les systèmes de santé sont prêts à exploiter le potentiel des activités artistiques. Ils commencent à comprendre qu’ils peuvent utiliser ce que l’on appelle la prescription sociale pour recommander aux patients des thérapies artistiques concrètes et fondées sur des éléments de preuve, qui peuvent être inclusives, réunir les jeunes et les personnes âgées, et jeter un pont entre la culture et la santé pour enrichir la vie de tous.
« Si nous parvenons à réunir les arts et la santé, nous pourrons créer un lien plus fort susceptible d’améliorer le bien-être et de favoriser un environnement plus sain pour tous », a déclaré le docteur Gauden Galea, conseiller stratégique du directeur régional pour l’initiative spéciale sur les maladies non transmissibles et l’innovation à l’OMS/Europe.

 

Societe 2023-11-17 20:08:00