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Réglage

L'esclavage moderne en hausse dans le monde

Bakou, 25 mai, AZERTAC

50 millions de personnes sont victimes d'esclavage moderne dans le monde, 10 millions de plus qu'en 2016 selon la cinquième édition du Global Slavery Index de l'ONG Walk Free, publiée ce matin, selon les médias étrangers.
Le Global Slavery Index 2023 estime à 50 millions le nombre de personnes victimes d'esclavage moderne dans le monde. C'est 10 millions de plus qu'en 2016.
Cette grave atteinte aux droits humains peut prendre plusieurs formes : le travail forcé, la servitude pour dettes, le mariage forcé, le trafic humain, ou encore l'exploitation sexuelle. Les trois pays où l'on estime retrouver le plus d'esclavage moderne sont la Corée du Nord, l'Érythrée, et la Mauritanie.
Etabli par l'association Walk Free, le rapport définit l'esclavage moderne comme englobant « travail forcé, mariage forcé, servitude pour dette, exploitation sexuelle », ou encore la « vente et l'exploitation des enfants ».
Selon le rapport, la Corée du Nord connaît le taux le plus élevé, avec 104,6 personnes en situation d'esclavage moderne pour 1 000 habitants.
Arrivent ensuite l'Erythrée (90,3) et la Mauritanie (32), devenue en 1981 le dernier pays à rendre illégal l'esclavage héréditaire.
Nombre des pays les plus concernés se trouvent dans des régions « volatiles" en situation de conflit ou d'instabilité politique, où comptent une importante population « vulnérable » comme réfugiés ou travailleurs migrants.
Egalement parmi les 10 pays les plus touchés figurent l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, où la "kafala", tutelle sans filiation, limite les droits des travailleurs migrants. S'y trouvent également la Turquie, "qui accueille des millions de réfugiés syriens", le Tadjikistan, la Russie et l'Afghanistan.
Inégalités extrêmes
Si le travail forcé est plus courant dans les pays pauvres, il a des liens « profonds » avec la demande de pays plus riches, souligne le rapport, selon lequel deux tiers des cas de travail forcé sont liés à des chaînes d'approvisionnement internationales.
Le rapport souligne que les pays du G20 importent actuellement 468 milliards de dollars (434 milliards d'euros) de marchandises qui risquent d'avoir été produites grâce à du travail forcé, contre 354 milliards (328 milliards d'euros) lors du précédent rapport.
Les produits électroniques restent les plus à risque, suivis par l'habillement, l'huile de palme et les panneaux solaires.
« L'esclavage moderne s'imprègne dans tous les aspects de notre société. Il est tissé dans nos vêtements, allume nos appareils électroniques, assaisonne notre alimentation », a déclaré la directrice de l'association, Grace Forrest.
« Fondamentalement, l'esclavage moderne est une manifestation d'inégalités extrêmes", a-t-elle ajouté. « C'est un miroir tendu au pouvoir, qui reflète qui, dans une société donnée, en dispose et qui n'en dispose pas ».

 

 

Monde 2023-05-25 12:14:00