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Réglage

L’OMM : De nouveaux records mondiaux de températures attendus ces cinq prochaines années

Bakou, 18 mai, AZERTAC

Selon un nouveau bulletin publié par l’Organisation météorologie mondiale, les températures mondiales devraient battre des records ces cinq prochaines années, sous l’effet des gaz à effet de serre, qui retiennent la chaleur dans l’atmosphère, et de la survenue du phénomène naturel qu’est El Niño, indique le site web de l’OMM.
Entre 2023 et 2027, il est probable à 66 % que la température moyenne annuelle à proximité de la surface du globe dépasse de 1,5 °C les valeurs préindustrielles pendant au moins une année. Il est probable à 98 % qu’au moins l’une des cinq prochaines années ainsi que la période de cinq ans dans son ensemble soient les plus chaudes jamais enregistrées.
«Les données de ce rapport ne signifient pas que nous dépasserons de manière permanente le seuil de 1,5 °C indiqué dans l’Accord de Paris, qui fait référence à un réchauffement à long terme sur de nombreuses années. Toutefois, l’OMM tire la sonnette d’alarme en annonçant que le seuil de 1,5 °C sera temporairement franchi et ce, de plus en plus fréquemment», a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas.
«Un épisode El Niño devrait se développer dans les mois à venir. Associé au changement climatique anthropique, il fera grimper les températures mondiales à des niveaux jamais atteints», a-t-il ajouté. «Les répercussions sur la santé, la sécurité alimentaire, la gestion de l’eau et l’environnement seront considérables. Nous devons nous préparer», a déclaré M. Taalas.
Selon ce bulletin sur les prévisions annuelles à décennales du climat à l’échelle mondiale, établi par le Service météorologique du Royaume-Uni (Met Office), qui est le centre principal de l’OMM pour ce type de prévisions, la probabilité que la température moyenne quinquennale dépasse le seuil de 1,5 °C n’est que de 32 %.
Néanmoins, la probabilité d’un dépassement temporaire du seuil de 1,5 °C n’a cessé d’augmenter depuis 2015, année où elle était proche de zéro. Pour les années comprises entre 2017 et 2021, cette probabilité était de 10 . «Les températures moyennes mondiales devraient continuer d’augmenter, nous éloignant toujours plus du climat auquel nous sommes habitués», a déclaré M. Leon Hermanson, expert scientifique du Met Office, qui a dirigé la rédaction du rapport.
Points clés
En 2022, la température mondiale moyenne a dépassé d’environ 1,15 °C la moyenne de la période 1850-1900. Le phénomène La Niña, qui induit un refroidissement, s’est manifesté la majeure partie des trois dernières années et a temporairement freiné la tendance au réchauffement à long terme. Cependant, La Niña a pris fin en mars 2023 et un phénomène El Niño est attendu dans les mois à venir. En règle générale, El Niño engendre une augmentation des températures mondiales l’année qui suit son apparition, soit, dans le cas présent, en 2024.
Il est prévu que, entre 2023 et 2027, la température moyenne à proximité de la surface dépasse chaque année de 1,1 °C à 1,8 °C la moyenne de la période 1850-1900. La période 1850-1900 sert de référence car elle est antérieure aux émissions de gaz à effet de serre induites par les activités humaines et industrielles.
Il est probable à 98 % que le record de température établi en 2016, année marquée par un épisode El Niño exceptionnellement fort, soit battu pendant au moins l’une des cinq prochaines années.
Il est également probable à 98 % que la moyenne de la période 2023-2027 dépasse celle de la période quinquennale précédente.
Le réchauffement de l’Arctique connaît une intensification disproportionnée. Par rapport à la moyenne de la période 1991-2020, l’anomalie de température dans l’Arctique devrait être trois fois supérieure à l’anomalie moyenne mondiale, une fois calculée la moyenne des cinq prochains hivers prolongés de l’hémisphère Nord.
Par rapport à la moyenne pour la période 1991-2020, le régime moyen des précipitations entre mai et septembre pour la période 2023-2027 fait apparaître une augmentation des précipitations au Sahel, dans le nord de l’Europe, en Alaska et dans le nord de la Sibérie ainsi qu’une diminution des précipitations sur le bassin de l’Amazone et dans certaines régions de l’Australie.
Accord de Paris
Outre l’augmentation des températures mondiales, les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine entraînent un réchauffement et une acidification accrus des océans, la fonte des glaces de mer et des glaciers, l’élévation du niveau de la mer et l’aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes.
L’Accord de Paris fixe des objectifs à long terme dans le but d’amener l’ensemble des pays à réduire substantiellement les émissions mondiales de gaz à effet de serre et de limiter ainsi à 2 °C l’augmentation de la température mondiale au cours de ce siècle, tout en poursuivant les efforts déployés pour qu’elle ne dépasse pas 1,5 °C, afin d’éviter ou de réduire les incidences négatives et les pertes et dommages connexes.
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les risques liés au climat auxquels sont exposés les systèmes naturels et humains sont plus élevés pour un réchauffement planétaire de 1,5 °C qu’à présent, mais moins élevés que pour un réchauffement de 2 °C.
Ce nouveau rapport est publié avant le Congrès météorologique mondial (22 mai 2 juin), dont les participants examineront les moyens de renforcer les services météorologiques et climatologiques afin de favoriser l’adaptation au changement climatique. Parmi les priorités à l’ordre du jour du Congrès figurent l’Initiative en faveur d’alertes précoces pour tous, qui vise à protéger les populations de l’intensification des conditions météorologiques extrêmes, et la création d’une nouvelle infrastructure de surveillance des gaz à effet de serre, destinée à étayer les mesures d’atténuation du changement climatique.

Environnement 2023-05-18 10:02:00