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Réglage

République démocratique du Congo : L’ONU préoccupée par la dégradation « considérable » de la situation sécuritaire dans l’Est

Bakou, 30 mars, AZERTAC

L’émissaire des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, a alerté mercredi le Conseil de sécurité sur la situation sécuritaire qui s’est « considérablement dégradée » dans l’est congolais où une centaine de groupes armés sont actifs, entraînant une situation humanitaire « de plus en plus dramatique », indique l’agence de presse turque Anadolu.
Devant les quinze membres du Conseil de sécurité de l’ONU, Keita a d’abord soulevé « l’intensification du conflit avec le M23 (mouvement du 23 Mars) et l’activisme persistant d’autres groupes armés, notamment les ADF, Zaïre et la CODECO » dans les provinces du Nord – Kivu et Ituri. Ces groupes armés « continuent d’infliger des souffrances intolérables aux populations civiles », a-t-elle indiqué.
Au Nord-Kivu, « les affrontements entre le M23 (rébellion) et les FARDC (armée) ont forcé 900.000 personnes à se déplacer. Les besoins humanitaires, déjà immenses en RDC, continuent d’augmenter », a-t-elle ajouté faisant part d’une crise humanitaire restée « l’une des plus négligées au monde » avec des populations déplacées vivant « dans des conditions extrêmement précaires ».
La représentante spéciale a rappelé que les opérations militaires ne suffiront pas à elles seules à assurer la stabilité de l'est de la RDC.
La cheffe onusienne a affirmé que les tensions entre la RDC et le Rwanda « n'ont cessé d'augmenter », entraînant plusieurs incidents transfrontaliers présentant « de graves risques d'escalade régionale ».
Les deux voisins se renvoient les accusations. Kinshasa charge Kigali de soutien aux rebelles du M23 tandis que Kigali accuse l’armée congolaise de soutien aux rebelles FDLR accusés de génocide en 1994 et qui s’étaient repliés dans l’est congolais.
Bintou Keita a salué le calendrier des élections générales prévues pour le 20 décembre 2023, mais a soulevé « de sérieux obstacles au travail d’enregistrement des électeurs » dans les territoires contrôlés par le M23 et dans l’ouest où les violences intercommunautaires dans la province du Mai-Ndombe qui n’ont toujours pas cessé.
Elle a toutefois estimé que le processus électoral reste marqué par « un manque inquiétant de confiance entre les principales parties prenantes de la société civile et de l’opposition ».
Le Conseil de sécurité a exigé la mise en œuvre « pleine et immédiate » des engagements pris en faveur de la cessation des hostilités.
Dans une déclaration adoptée et lue, l’organe décisionnel de l’ONU a demandé « la fin de toute nouvelle avancée du M23 » et le « retrait de tous les secteurs occupés, comme convenu dans le processus de Luanda qui a été approuvé par l’Union africaine ».
Plusieurs ultimatums n’ont pas été respectés. Le conseil a lancé un appel au « calme » et à un « dialogue accru » entre Kinshasa et Kigali pour une désescalade.

 

Monde 2023-03-30 18:01:00