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Réglage

Plus que jamais, il est temps de forger les voies de la coopération dans notre monde fragmenté

Bakou, 19 janvier, AZERTAC

Le monde est dans un triste état en raison d’une myriade de défis et de problèmes interdépendants, dont le changement climatique et des guerres, dont celle en Ukraine, qui s’accumulent comme des voitures dans un accident à réaction en chaîne, a alerté mercredi le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Antonio Guterres, lors de la réunion du Forum économique mondial de Davos, selon le site officiel de l’ONU.
« Je ne suis pas ici pour édulcorer l’ampleur de ce défi - ou l’état déplorable de notre monde », a dit le chef de l’ONU, relevant que le monde est en proie à une tempête parfaite sur plusieurs fronts. De nombreuses régions du monde sont en récession et le monde entier est confronté à un ralentissement.
« Nous avons appris la semaine dernière que certains producteurs d’énergies fossiles étaient parfaitement conscients dans les années 1970 que leur produit phare allait faire brûler la planète. Mais comme l’industrie du tabac, ils ont fait peu de cas de leur propre science. Certains géants pétroliers ont colporté le grand mensonge », a-t-il fait valoir, relevant que « les responsables doivent être poursuivis » comme les cigarettiers l’ont été. En attendant, ce n’est pas la direction que prend apparemment l’industrie pétrolière, se désole le chef de l’ONU : « aujourd’hui, les producteurs de combustibles fossiles et ceux qui les soutiennent continuent de se battre pour accroître la production, tout en sachant pertinemment que leur modèle économique est incompatible avec la survie de l’humanité ». « Cette folie relève de la science-fiction, mais nous savons que l’effondrement de l’écosystème est un fait scientifique indéniable », a-t-il martelé.
« Le Fonds monétaire internationale (FMI) a indiqué que la division de l’économie mondiale en deux blocs pourrait réduire le PIB mondial d’un montant considérable de 1.400 milliards de dollars (…). Pour les historiens qui pourraient nous écouter : Nous devons éviter une suite au 21e siècle du "piège de Thucydide" », a-t-il fait remarquer. Le piège de Thucydide est un concept de relations internationales qui désigne une situation où une puissance dominante entre en guerre avec une puissance émergente, la première étant poussée par la peur que suscite chez elle cette dernière du fait de sa montée en puissance.
Autre problème, les tensions entre pays riches et en développement augmentent. « Je ne suis pas convaincu que le monde plus riche et ses dirigeants saisissent vraiment le degré de frustration et même de colère dans le Sud », a dit António Guterres, appelant à œuvrer pour mettre un terme à la colère des seconds sur la pandémie, le climat ou les questions financières.
Le chef de l'ONU a ainsi mis en garde contre les effets de cette « frustration et colère face à un système financier en faillite morale dans lequel les inégalités systémiques amplifient les inégalités sociétales ». Un système dans lequel la plupart des pays les plus pauvres du monde ont vu le service de leur dette monter en flèche de 35% rien que l’année dernière.
Plus globalement, la planète est loin d’être « dans le meilleur des mondes - et le monde est loin d’être uni ». Face aux « graves niveaux de division géopolitique et de méfiance jamais vus depuis des générations », il a estimé qu’il n’y avait pas « de solution parfaite dans une tempête parfaite ». Mais le monde peut désormais « s’efforcer de limiter les dégâts et de saisir les opportunités qui se présentent ».
« Plus que jamais, il est temps de forger les voies de la coopération dans notre monde fragmenté », a conclu le Secrétaire général de l’ONU, exhortant la communauté internationale « d’adopter des institutions multilatérales, d’instaurer la confiance là où elle fait cruellement défaut, car le monde ne peut attendre ».

 

 



 

Monde 2023-01-19 14:20:00