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Réglage

La CNUCED : Renouveler l’accord sur les céréales est essentiel pour continuer à faire baisser les prix

Bakou, 21 octobre, AZERTAC

Le renouvellement de l’Initiative céréalière de la mer Noire, soutenue par l’ONU, est essentiel pour continuer à faire baisser les prix alimentaires mondiaux et assurer la sécurité alimentaire dans le monde, en particulier dans les pays en développement, a indiqué jeudi une agence des Nations Unies.
Sous l’égide de l’ONU et de la Türkiye, l’Ukraine et la Russie ont signé le 22 juillet dernier un accord sur la reprise des exportations des céréales ukrainiennes en mer Noire. L’accord arrive à échéance le 22 novembre prochain. Pour la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), « il est essentiel de renouveler l’initiative le mois prochain ».
Cet appel intervient alors qu’un rapport de la CNUCED publié ce jeudi 20 octobre montre comment l’Initiative céréalière de la mer Noire a donné de l’espoir et montré le pouvoir du commerce en temps de crise. Grâce à l’initiative, l’activité portuaire en Ukraine reprend et d’importantes cargaisons de céréales atteignent les marchés mondiaux.
Plus de 8 millions de tonnes de céréales grâce à l’accord de l’ONU
Le volume de céréales exportées depuis l’Ukraine a dépassé les 8 millions de tonnes depuis l’accord entre Kyïv et Moscou en juillet, selon un décompte effectué par l’ONU le 19 octobre.
« L’initiative menée par les Nations Unies a contribué à stabiliser, puis à faire baisser les prix alimentaires mondiaux et à faire passer des céréales précieuses de l’un des greniers du monde aux tables de ceux qui en ont besoin », indique le rapport.
L’indice des prix des denrées alimentaires publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a montré que les prix des denrées alimentaires de base ont baissé ces derniers mois - d’environ 8,6% en juillet, 1,9% en août et 1,1% en septembre.
Le tonnage hebdomadaire de céréales expédiées dans le cadre de l’initiative a atteint 1,2 million de tonnes en septembre. Ce chiffre est encore inférieur aux niveaux de 2021, mais l’écart se resserre.
L’initiative a doublé la quantité de blé expédiée vers les pays les moins avancés (PMA) entre août et septembre - environ un demi-million de tonnes.
L’ONU insiste sur l’importance du renouvellement de l’accord
Mais les exportations de blé vers les PMA entre janvier et septembre 2022 ont totalisé moins d’un million de tonnes. Cela implique un déficit d’exportation de 1,2 million de tonnes par rapport à 2021.
Mais comme l’initiative prend fin en novembre et que son renouvellement est incertain, les prix de certains produits de base, tels que le blé et le maïs, augmentent à nouveau, avertit le rapport. « Sans l’initiative, il y a peu d’espoir d’assurer la sécurité alimentaire, en particulier dans les pays en développement et les pays les moins avancés », a alerté la CNUCED.
Plus largement, la perspective de l’initiative et la réouverture des ports de la mer Noire ont contribué à faire baisser les prix du marché, historiquement élevés.
Par ailleurs, l’accord a également permis une augmentation progressive des départs de navires.
Bien que les expéditions soient encore inférieures de 40 à 50% à celles de la période d’avant-guerre, la tendance est dans la bonne direction.
Les signaux comptent beaucoup surtout dans un contexte d’incertitude
En Ukraine, trois ports maritimes ont été rouverts - Odessa, Chornomorsk, Pivdennyi/Yuzhny. En conséquence, le nombre d’escales a augmenté et, plus important encore, les volumes transportés ont augmenté de manière significative.
Mais les prix augmentent à nouveau en raison des inquiétudes croissantes quant au renouvellement de l’initiative et de la menace de nouvelles perturbations du commerce en mer Noire et de la fermeture des corridors céréaliers. « Dans un contexte où le commerce est très incertain, les signaux comptent beaucoup », a déclaré Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la CNUCED.
D’ores et déjà, les prix du blé et du maïs sont toujours à des niveaux historiquement élevés. Cela pèse sur l’accessibilité des aliments de base et constitue un risque pour la sécurité alimentaire au niveau mondial. « Quand il n’y a pas de clarté, personne ne sait ce qui va se passer, et la spéculation et la thésaurisation prennent le dessus », a conclu Mme Grynspan. (ONU)

 

Monde 2022-10-21 11:30:00