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Réglage

Les pays importateurs de produits de base du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord subissent les hausses de prix

Le Caire, 25 mai, AZERTAC

Le renchérissement des produits de base, dont les prix sont poussés à la hausse par la guerre en Ukraine, aura des répercussions économiques notables dans la région, selon le Fonds monétaire international.
La guerre en Ukraine et les sanctions qui l’accompagnent ont entraîné une envolée des cours des produits de base qui aggravera les difficultés déjà rencontrées par les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, en particulier les importateurs de pétrole.
Après le pic à 130 dollars le baril qui a suivi l’invasion russe, les cours devraient avoisiner 107 dollars en moyenne en 2022, contre 38 dollars en 2021, selon la dernière édition des Perspectives de l’économie mondiale. De même, les prix des denrées alimentaires devraient augmenter d’encore 14 % en 2022, après avoir atteint des sommets historiques en 2021.
Cette flambée des prix intervient à un moment très critique pour la reprise dans la région : dans nos Perspectives économiques régionales, nous avons révisé nos prévisions de croissance pour l’ensemble de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en hausse de 0,9 point, à 5 %, mais ce chiffre reflète une amélioration des perspectives pour les pays exportateurs de pétrole bénéficiant des hausses des cours du pétrole et du gaz.
S’agissant des pays importateurs de pétrole, nous avons revu nos prévisions à la baisse, car le renchérissement des produits de base aggrave les difficultés liées à l’augmentation de l’inflation et de la dette, au resserrement des conditions de financement mondiales, aux progrès inégaux de la vaccination et, dans certains pays, aux facteurs de fragilité sous-jacents et à des conflits.
La hausse de l’inflation est une des conséquences les plus directes du renchérissement des produits de base. Les prix des denrées alimentaires ont représenté environ 60 % de la poussée de l’inflation globale mesurée l’an dernier au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, hors pays du Conseil de coopération du Golfe. Nous tablons donc sur une inflation se maintenant à un niveau élevé dans la région en 2022, à 13,9 %, soit une hausse notable par rapport à nos prévisions d’octobre.
La guerre a également avivé les craintes relatives à l’insécurité alimentaire, compte tenu de la dépendance de la région aux importations de blé en provenance de Russie et d’Ukraine et de la hausse des prix, qui rend les denrées encore moins abordables pour la population.
La situation des pays fragiles ou touchés par un conflit est particulièrement préoccupante, car leurs réserves stratégiques couvrent moins de 2,5 mois de consommation intérieure nette. Globalement, les hausses des prix alimentaires et les risques de pénuries de blé pénalisent davantage les pauvres, qui consacrent une part supérieure de leurs dépenses à l’alimentation. Ce contexte accentuera la pauvreté et les inégalités mais aussi les risques de troubles sociaux.
Le renchérissement des produits de base aura aussi des répercussions considérablement négatives sur les comptes extérieurs des pays importateurs de pétrole. Nous prévoyons que les soldes extérieurs de ces pays diminueront en moyenne de 1 point de PIB. La hausse des prix du blé portera à elle seule un coup dur aux pays à faible revenu, entraînant une nouvelle détérioration des comptes courants, d’environ 1,2 % du PIB en moyenne.
L’augmentation des seules subventions à l’énergie pourrait atteindre 22 milliards de dollars pour les pays importateurs de pétrole en 2022, un montant qui aurait pu être dépensé autrement, en faveur d’aides plus ciblées ou d’autres mesures prioritaires. Outre les subventions existantes, certains pays ont adopté des mesures visant à amortir l’impact des hausses de prix, optant par exemple pour des transferts directs ou des baisses de droits de douane sur les produits alimentaires, ce qui alourdira la facture budgétaire. (FMI)

 

 

Monde 2022-05-25 14:48:00