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Ecole de la tapisserie du Karabagh

Bakou, 15 mars, AZERTAC

La tapisserie, l’un des axes les plus intéressants des arts décoratifs et appliqués de l’Azerbaïdjan, a une place particulière dans l’histoire de notre culture nationale. L’art du tissage du tapis azerbaïdjanais a une histoire très ancienne. Les découvertes archéologiques et les sources écrites prouvent que nos ancêtres avaient pratiqué ce métier av. J.C..
Au Ier millénaire av. J.C., l’émergence des villes et de la culture urbaine a donné une grande impulsion au développement de l’artisanat. Le tissage du tapis était en plein développement dans les Etats ayant existé sur le territoire de l’Azerbaïdjan. En étudiant les échantillons de tapis découverts dans les kourganes de Pazryg à Altay montagneux, S.I. Roudenko avait révélé que c’était le travail des artisans du tapis d’Iran et d’Atropatène.
Apparemment, les tapis azerbaïdjanais s’étaient étendus sur une vaste surface encore dans les temps anciens. L’ancien auteur Xénophon (Ve et Ive siècles av. J.-C.) écrivait que les Persans avaient utilisé non seulement le mode de vie luxueux des Mèdes, mais aussi leurs tapis.
Il n’y a pas un seul village, ni ville et zone résidentielle en Azerbaïdjan où l’art de la tapisserie n’est pas pratiqué. Depuis l’Antiquité jusqu’à présent, la tapisserie existe et se développe comme une branche inséparable de l’art populaire. Les produits de tapis répondaient, en premier lieu, aux besoins ménagers et esthétiques du peuple et servaient à des fins pratiques. Grâce à eux, les gens se protégeaient de la chaleur, du froid, du soleil, de la pluie, de la poussière et du vent. Nos ancêtres naissaient, vivaient et mouraient sur des tapis. Cette tradition existe toujours aujourd’hui.
La création et le développement de la tapisserie en Azerbaïdjan sont principalement liés au fait qu’il se situe au carrefour de l’Est et de l’Ouest. Le passage des routes commerciales et des caravanes à travers ce territoire, les relations économiques substantielles et les échanges de marchandises de l’Azerbaïdjan prouvent qu’aux XIIIe et XVe siècles, le tapis avait été l’un des principales marchandises exportées depuis l’Azerbaïdjan vers les pays européens.
Les grands musées occidentaux enrichissaient leurs collections par ces tapis. Les tapis azerbaïdjanais occupaient une place particulière aussi dans des collections personnelles. A présent, ces tapis sont conservés dans un certain nombre de musées mondiaux.
En Azerbaïdjan, il y a 6 écoles de la tapisserie qui sont les suivantes : Bakou-Chirvan, Gouba, Karabagh, Gandja, Gazakh, Tabriz. Les œuvres d’art créées par ces écoles se distinguent par leur coloris, leurs motifs ornementaux. Parmi eux, l’art du tissage des tapis du Karabagh diffère par sa diversité, son originalité et ses compositions.
L’art du tissage des tapis du Karabagh, une branche de l’école de tapisserie d’Azerbaïdjan, a 33 compositions. Ces tapis sont distingués par l’amour de la vie et leurs couleurs vives. Ils sont divisés en quatre groupes : avec médaillons, sans médaillons, pour prière et à motifs.
L’école de tapisserie du Karabagh, située au sud-ouest de l’Azerbaïdjan, se développait dans deux zones - montagneuse et aran (plaines).
Il est possible de rencontrer des informations intéressantes sur les produits de tapis de l’Azerbaïdjan et leurs caractéristiques artistiques dans les sources écrites du Moyen Age. Les tapis nationaux azerbaïdjanais ont également été chantés dans l’œuvre «Les frontières du monde» de l’auteur inconnu (Xe s), dans l’épopée «Livre de Dédé Gorgoud» du XIIe siècle, dans les œuvres de Nizami et Khagani. Des échantillons du tapis azerbaïdjanais se sont reflétés dans les œuvres des peintres européens et les miniatures. Il suffit de citer en exemple les tableaux de Hans Memling, Van Eyck, peintres néerlandais du XVe siècle, et ceux de Hans Holbein, artiste allemand.
Quand on parle de l’école de tapisserie du Karabagh, il est à noter que selon les caractéristiques de la laine de moutons, les tapis du Karabagh jouissent d’une laine épaisse, haute et douce. Ces tapis étaient tissés à Malybeyli, Mouradkhanly, Dachoulag, Djabraïl, Horadiz et dans beaucoup d’autres bourgs, dans la partie montagneuse du Karabagh.
Au XIXe siècle, la ville de Choucha et les villages de Dachboulag, Dovchanly, Guirov, Teniviz, Tchanakhtchy, Tough, Kuehna Toughlar, Hadrout, Mouradkhanly, Gassymouchaghy, Goubadly, Gozagh, Mirséyid, Baghyrbeyli, Khanlyg, Dagh Toumas jouaient un rôle principal dans la fabrication des tapis au Haut-Karabagh.
Bien fournies en matière première que les zones montagneuses, les régions de Djabraïl, Aghdam, Barda et Fuzouli (aran) étaient au premier plan dans la production de tapis. Dans chacune de ces régions, il y avait de nombreux villages dont la majorité de la population tissait régulièrement des tapis à vendre. Selon leurs structure artistique, particularités technologiques et couleurs, les centres de fabrication de tapis de Zenguézour et de Nakhitchevan font eux aussi partie de l’école de tapisserie du Karabagh.
Les tapis comme «Aran», «Baghtchadaguller», «Balyg», «Bouynouz», «Barda», «Bahmanli», «Karabagh», «Godja», «Gassymouchaghy», «Lambaran», «Moughan», «Talych», «Lampa», «Malybeyli», «Khangarvand», «Khanlyg», «Khantirmé», «Tchalabi», «Chabalyd-bouta» représentent des exemples classiques de l’école de tapisserie du Karabagh.
L’art du tissage des tapis à motifs s’était développé de manière spécifique dans l’école de tapisserie du Karabagh. Les racines de l’art du tissage des tapis libérés de la description de la peinture de l’Europe de l’Ouest rétablissent les anciens principes artistiques de l’organisation des arts décoratifs appliqués remontant aux profondeurs des siècles, à la psychologie du peuple. Le refus consciencieux de l'interprétation des motifs dans les compositions multi-figurées, le renforcement de la description graphique du symbolisme et des événements de la vie… tels étaient les traits les plus caractéristiques des tapis de l’Azerbaïdjan du nord, notamment du Karabagh.

 

Culture 2019-03-15 15:25:00