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Réglage

Situation coloniale subie par les peuples polynésiens, corses, mélanésiens, caribéens et antillais : une lettre ouverte a été adressée au directeur du BIDDH de l'OSCE

Bakou, 2 mai, AZERTAC

Les participants de la conférence portant sur le thème « Le Chemin vers la Décolonisation : Conséquences de l'Assimilation et Ses Implications pour la Réalisation des Droits Humains », organisée par le Groupe d’initiative de Bakou à Vienne, en Autriche, ont adressé des lettres ouvertes à Matteo MECACCI, Directeur du bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE , et à Teresa Ribeiro, Représentante de l'OSCE pour la liberté des médias, afin de faire part de leur profonde inquiétude sur la situation coloniale subie par les peuples polynésiens, corses, mélanésiens, caribéens et antillais.
L’AZERTAC présente le texte de la lettre ouverte ci-dessous.
« Nous avons l'honneur de vous envoyer cette lettre afin de vous faire part de notre profonde inquiétude sur la situation coloniale subie par les peuples polynésiens, corses, mélanésiens, caribéens et antillais.
En effet, après la signature de la Charte des Nations Unies (ONU) en 1945, les normes internationales d'autonomie gouvernementale ont commencé à évoluer grâce à l'examen par l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) des conditions requises pour une véritable autodétermination et la décolonisation qui en découle. Des résolutions pertinentes ont été adoptées par I IAGNU de 1946 à 1960, et un consensus mondial sur ces principes internationaux a commencé à émerger. Le processus s'est accéléré en 1960 avec l'adoption de la Déclaration historique sur la décolonisation (Résolution 1514) et de la résolution qui l'accompagne (Résolution 1541). Ces développements ont encouragé le mouvement vers l'indépendance des pays et territoires colonisés.
64 ans après de la résolution historique susmentionnée les peuples polynésiens, corses, mélanésiens, caribéens et antillais subissent encore des nouveaux pratiques de colonialisme.
Créé en 2023 en tant qu'une organisation non gouvernementale de portée internationale, le Groupe d'initiative de Baku (GIB) a pour son objectif principal de soutenir la lutte contre le colonialisme et le néocolonialisme. Dans ce contexte, le GIB a organisé près de 10 Conférences internationales en commençant par Bakou jusqu'au New York via Genève et Istanbul. Aujourd'hui, le 30 avril 2024, nous tenons une autre Conférence à Vienne, en Autriche. Le sujet est « Le Chemin vers la Décolonisation : Conséquences de l'Assimilation et Ses Implications pour la Réalisation des Droits Humains ». Votre haute autorité y a été invité. Récemment l'activité de GIB a été souligné au niveau intergouvernemental. Le 04 avril 2024 lors de déplacement officiel de S.E. M. Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République de Congo à Bakou, la capitale de la République d'Azerbaïdjan, « la Déclaration sur la coopération entre la République d'Azerbaïdjan et la République du Congo » a été signée. Dans le paragraphe 8 de cette déclaration, il est stipulé : « Les deux parties ont pris note de la série de conférences internationales sur la décolonisation et le néocolonialisme, organisées par le Groupe d'initiative de Bakou, qui ont créé un environnement propice à la discussion sur les conséquences du colonialisme et ses différentes manifestations, ainsi que sur les défis résultant de l'expérience néocoloniale. »
Lors de toutes nos conférences internationales, organisées par le GIB, plusieurs informations de première main émanant des indépendantistes et nationalistes polynésiens, corses, mélanésiens, caribéens et antillais au sujet de situations discriminatoires dans les secteurs de l'emploi, de l'accès au logement, de l'exploitation des ressources naturelles ou encore par exemple de l'immigration massive organisée sous l'égide de Gouvernement Français ont été constatées.
Ci-dessous nous vous présentons la liste non exhaustive des constats .
La mise en œuvre dans les territoires concernés d'une stratégie délibérée de mal développement économique qui organise, au profit des monopoles français, l'extrême dépendance alimentaire des populations (plus de 80 0/0 des produits alimentaires en provenance de la France), la cherté de la vie, la paupérisation (en Guyane 50 0/0 de la population vit sous le seuil de pauvreté) et le chômage massif, entraînant ainsi toutes sortes de dérives (violences, trafics d'armes et de drogues) qui hypothèquent gravement le futur de ces territoires;
La non ratification de Convention (n o 169) relative aux peuples indigènes et tribaux de 1989 (Guyane),
L'institution de l'hégémonie de la culture française et d'une politique d'assimilation qui relèguent au second plan les langues locales, de plus en plus menacées, et imposent aux enfants locaux des programmes scolaires français qui ne correspondent ni à l'histoire de peuples autochtones, ni à leurs géographies, ni à leurs cultures, ni à leurs ambitions pour leur futur
L'accaparement des terres (90 0/0 des terres guyanaises appartiennent à l'Etat français), la mainmise sur des millions de Km2 de Zones Économiques Exclusives (qui font de la France, avec 1 1 millions de Krn2 de ZEE, la seconde puissance maritime mondiale), la colonisation de peuplement, laquelle, à travers les politiques de déportation de jeunes autochtones en France pendant des décennies, a largement contribué à une crise démographique sans précédent en Guadeloupe et en Martinique et le pillage des ressources naturelles;
L'instauration d'une justice coloniale à deux vitesses qui criminalise toute résistance et protège les corrompus (emprisonnement de jeunes luttant contre l'empoisonnement au chlordécone et le vol des terres en Martinique et Guadeloupe, juridictions d'exception pour les Corses qui jugent les prisonniers politiques sans leur reconnaître ce statut et traitement inégalitaire de leurs conditions de détention)
La politique de la chaise vide depuis la réinscription de Polynésie sur la liste des pays à décoloniser,
L'utilisation de territoires sans la moindre consultation de leurs peuples - comme bases géostratégiques militaires dans les préparatifs de guerre des grandes puissances occidentales, notamment dans la zone indopacifique (Polynésie, Nouvelle-Calédonie), mais aussi dans la zone Caraïbes-Amériques (Guyane, Martinique, Guadeloupe) et en Corse (base de Solenzara)
Le non-respect au processus de décolonisation engagée par l'Accord de Nouméa et ainsi le déroulement d'un référendum illégal et le dégel du corps électoral.
CONSCIENTS DES RESPONSABILITÉS devant l'histoire et devant leurs peuples, les représentant.e.s des organisations des dernières colonies françaises polynésiens, corses, mélanésiens, caribéens et antillais et le Groupe d'Initiative de Bakou ont l'honneur de solliciter votre haute autorité à vous adresser au Gouvernement Français afin que la Partie française cesse tous types d'agissements aux règles et pratiques internationales.
Nous soulignons la nécessité de créer et d'envoyer immédiatement un groupe international d'experts sous l'égide de l'UNESCO aux territoires concernés pour préparer un rapport informatif sur l'état du patrimoine culturel et religieux autochtone »

Politique 2024-05-02 18:47:00